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Book online «Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique by Albert Robida (inspirational books for students .txt) 📗». Author Albert Robida



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jours derniers, accept� toutes mes conditions et pris livraison de ces engins que vous refusez d'acqu�rir... Elle sera seule pourvue!

—Elle a pris livraison!... Nous acceptons alors...

—C'est ce que vous avez de mieux � faire; il ne reste qu'� r�gler le mode de paiement et les s�ret�s.

—Voulez-vous des hypoth�ques sur palais gouvernementaux?

—Non, je pr�f�re recevoir de r�guli�res d�l�gations sur produits des douanes et octrois...�

Si l'affaire de fourniture des engins perfectionn�s et produits chimiques nouveaux aux deux bellig�rants actuels et dans l'avenir � tous bellig�rants quelconques pendant un certain temps �tait d'une colossale importance, la seconde affaire, d'un caract�re absolument diff�rent, n'avait pas de moins gigantesques proportions. Inclinons-nous devant la souveraine puissance de la science! Si, impassible comme le destin, elle fournit � l'homme les plus formidables moyens de destruction; si elle met entre ses mains, avec la libert� d'en abuser, les forces m�mes de la nature, elle donne aussi lib�ralement les moyens de combattre la destruction naturelle; elle fournit aussi abondamment des armes puissantes pour le grand combat de la vie contre la mort!

Un �norme cerveau sous un cr�ne semblable � un d�me.

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Cette fois, Philox Lorris n'a plus affaire � des soldats, � des g�n�raux ayant h�te d'exp�rimenter sur les champs de bataille ses nouvelles combinaisons chimiques; il s'agit d'une affaire de m�dicaments nouveaux, et pourtant ce ne sont pas des m�decins qui discutent avec lui dans le grand laboratoire, mais des hommes politiques.

Il est vrai que, parmi ces hommes politiques, il y a Son Excellence le ministre de l'Hygi�ne publique, un avocat c�l�bre, un des ma�tres de la tribune fran�aise, ayant d�j� fait partie, depuis vingt ans, de cent quarante-neuf combinaisons minist�rielles, avec les portefeuilles les plus divers, depuis celui de la Guerre, celui de l'Industrie ou celui des Cultes jusqu'au minist�re des Communications a�riennes; en somme, un homme d'une comp�tence universelle.

�H�las! messieurs, dit Philox Lorris, la science moderne est quelque peu responsable du mauvais �tat de la sant� g�n�rale; l'existence h�tive, enflamm�e, horriblement occup�e et �nerv�e, la vie �lectrique, nous devons le reconna�tre, a surmen� la race et produit une sorte d'affaissement universel.

—Surexcitation c�r�brale! dit le ministre.

—Plus de muscles, fit Sulfatin avec m�pris. Le cerveau seul travaillant absorbe l'afflux vital aux d�pens du reste de l'organisme, qui s'atrophie et se d�t�riore; l'homme futur, si nous n'y mettons ordre, ne sera plus qu'un �norme cerveau sous un cr�ne semblable � un d�me mont� sur les pattes les plus gr�les!

—Donc, reprit Philox, surmenage; cons�quence: affaiblissement! De l�, d�fense de plus en plus difficile contre les maladies qui nous assi�gent. Premier point: la place est affaiblie.—Deuxi�me point: les ennemis qui l'assi�gent se montrent de plus en plus nombreux et de plus en plus dangereux!

—Les maladies nouvelles! fit le ministre.

—Vous l'avez dit! Lorsqu'on a cherch� � susciter � des microbes dangereux des microbes ennemis charg�s de les d�truire, ces microbes d�velopp�s sont devenus � leur tour des ennemis pour la pauvre race humaine et ont donn� naissance � des maladies inconnues, d�routant pour un instant les hommes de science qui ont le plus �tudi� la toxicologie microbienne...

—Et, permettez-moi de vous le dire, messieurs, fit le ministre, les m�faits de la chimie sont pour beaucoup dans notre triste �tat de sant� � tous...

—Comment! les m�faits?...

—Disons, pour ne pas offenser la science, les inconv�nients de la chimie trop sue, trop pratiqu�e, c'est-�-dire la chimie appliqu�e � tout, � la fabrication scientifique en grand des denr�es alimentaires, liquides ou solides, de tout ce qui se mange et se boit, � l'imitation de tous les produits naturels et sinc�res, ou � leur sophistication... H�las! tout est faux, tout est feint, tout est fabriqu�, imit�, sophistiqu�, adult�r�, et nous sommes, en un mot, tous empoisonn�s par tous les Borgias de notre industrie trop savante!

—H�las! dit un d�put�, qui �tait un ex-bon vivant, actuellement ravag� par une incurable maladie d'estomac.

LES CONTINENTS BOND�S COMME LES RADEAUX DE LA M�DUSE

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—Sans compter mille autres causes, comme le nervosisme g�n�ral produit par l'�lectricit� ambiante, par le fluide qui circule partout autour de nous et qui nous p�n�tre—les maladies industrielles frappant les hommes employ�s � telle ou telle industrie dangereuse et se r�pandant aussi autour des usines, puis l'effrayante agglom�ration des grouillantes fourmili�res humaines de plus en plus serr�es sur notre pauvre univers trop �troit...

—Les continents, l'Am�rique, l'Europe, l'Afrique bond�es, l'Asie d�bordant de Chinois, dit un des hommes politiques, sont comme d'immenses radeaux flottant sur les eaux et charg�s � sombrer de passagers affam�s, pr�ts � s'entre-d�vorer entre eux!...

LA NOUVELLE BELLONE.

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—Malgr� l'application en grand � l'agriculture de la chimie modificatrice du vieil humus us� et l'excitation �lectrique des champs assurant la germination et la pousse rapides.

—Ah! si nous n'avions pas, pour y d�verser notre trop-plein dans un avenir tr�s prochain, ce sixi�me continent en construction, sous la direction d'un homme au g�nie cr�ateur, le grand ing�nieur Philippe Ponto, l�-bas, dans l'immense et jusqu'ici tout � fait inutile oc�an Pacifique! Quelle œuvre, messieurs, quelle œuvre!

�MES ESP�RANCES!�

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—Revenons � notre affaire, reprit Philox Lorris, voyant que la conversation mena�ait de s'�garer; les trop grandes agglom�rations humaines et l'�norme d�veloppement de l'industrie ont amen� un assez triste �tat de choses. Notre atmosph�re est souill�e et pollu�e, il faut s'�lever dans nos a�ronefs � une tr�s grande hauteur pour trouver un air � peu pr�s pur,—vous savez que nous avons encore, � 600 m�tres au-dessus du sol, 49,656 microbes et bacilles quelconques par m�tre cube d'air.—Nos fleuves charrient de v�ritables pur�es des plus dangereux bacilles; dans nos rivi�res pullulent les ferments pathog�nes; les �tablissements de pisciculture ont beau repeupler r�guli�rement tous les cinq ou six ans fleuves et rivi�res, les poissons n'y vivent plus! Le poisson d'eau douce ne se rencontre plus que dans les ruisselets et les mares au fond des campagnes lointaines. Ce n'est pas tout, h�las! Il y a encore une autre cause � notre triste d�p�rissement; elle tient aux mœurs modernes et aux universelles et imp�rieuses n�cessit�s p�cuniaires, tourment de notre civilisation horriblement co�teuse. Cette cause, c'est le mariage par s�lection � l'envers. Comme philosophes, nous nous �levons contre ce funeste travers et, comme p�res, nous nous laissons aller � pratiquer aussi pour nos fils cette s�lection � l'envers. Que recherche-t-on g�n�ralement quand l'heure est venue de se marier et de fonder une famille? Quelles fianc�es font prime? Les orphelines, c'est-�-dire les jeunes personnes dont les parents n'ont pu d�passer la faible moyenne de la vie humaine, ou, � d�faut d'orphelines, celles dont les parents sont au moins souffreteux et caducs, ce qui permet de compter sur la r�alisation rapide des fameuses esp�rances, miroir aux alouettes des fianc�s, suppl�ment de dot g�n�ralement appr�ci�! Fatal calcul! Le manque de vitalit�, la faiblesse d'endurance, se transmettent dans les descendants et cette s�lection � l'envers am�ne un d�p�rissement de plus en plus rapide de la race... Que peuvent tous les congr�s de m�decins, de physiologistes et d'hygi�nistes contre ces causes multiples? Vous avez beau, monsieur le ministre de l'Hygi�ne publique, faire passer � certains jours des iodures et des toniques par les tubes des compagnies d'alimentation, ce qui ne peut se faire seulement que dans les villes assez importantes pour que ces compagnies aient pu s'�tablir, la sant� g�n�rale, dans les grands comme dans les petits centres, reste mauvaise...

SURVEILLANCE A�RIENNE DES FRONTI�RES.

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—Sans compter, ajouta Sulfatin, en ce qui nous concerne, cette dangereuse �pid�mie de migranite, qui, malgr� les efforts du corps m�dical, a d�sol� nos r�gions... et qui dure encore, attaquant m�me les animaux!

—L'affaire de la migranite sera tir�e au clair par la commission de m�decins charg�e de l'�tudier dans ses effets et de remonter � ses causes, dit un des hommes politiques; d�s � pr�sent, il est permis de soup�onner qu'elle est due � la malveillance d'une nation �trang�re qui, par des moyens que nous sommes sur le point de d�couvrir, par des courants �lectriques charg�s de miasmes soigneusement pr�par�s, nous a envoy� cette maladie inconnue, fabriqu�e de toutes pi�ces pour ainsi dire, maladie d'abord b�nigne et seulement g�nante, mais devenue rapidement, en certains cas, suivant les terrains o� elle �clatait, maligne et d�sastreuse! Mais ceci doit rester entre nous, messieurs, c'est de la politique, c'est l'affaire du gouvernement de prendre, un jour, telles mesures de repr�sailles qu'il jugera convenables.

—D�plorable! s'exclama un des messieurs, situation inqui�tante! Il n'y a plus de s�curit� pour les nations avec ces continuels progr�s de la science! Le minist�re de la Guerre accable le budget, il r�clame sans cesse des cr�dits suppl�mentaires pour cr�ation de nouveaux engins pour croisi�res a�riennes de surveillance... S'il nous faut maintenant nous d�fendre contre des invasions de miasmes, au risque de para�tre blasph�mer, je me permettrai de d�plorer ces incessants et d�solants progr�s de la science...

—Ne blasph�mez pas! la science poursuit toujours sa marche en avant, s'�cria Philox Lorris; au point de vue militaire, nous sommes en train de clore l'�re barbare des explosifs et des produits chimiques aux effets de plus en plus effroyables... Le dernier mot du progr�s de ce c�t� vient d'�tre dit, et c'est, messieurs, la maison Philox Lorris qui l'a prononc�. On ne pourra trouver mieux que les engins et produits que nous mettons actuellement en circulation... La collision entre la r�publique de Costa-Rica d'Am�rique et la Danubie vous le d�montrera. Je suis heureux de cette occasion de les exp�rimenter... Vous allez voir, messieurs, une belle guerre! Mes explosifs sont r�ellement sup�rieurs � tout comme effet et comme facilit� d'emploi. Tenez, je me fais fort, avec une simple pilule de mon produit, de faire sauter tr�s proprement une ville � 20 kilom�tres d'ici... Facilit�, simplicit�, propret�! Pfuit! c'est fait! L'explosif id�al vraiment!... C'est, je vous le r�p�te, le dernier mot du progr�s! H�tons-nous de le prononcer et cherchons autre chose...

—Il nous va donc falloir encore une fois r�former notre mat�riel et notre approvisionnement? Vous m'�pouvantez! Et notre budget d�j� si terriblement lourd!

—Monsieur le ministre des Finances, c'est le progr�s! Mais tranquillisez-vous. Je me fais fort de vous trouver mieux, beaucoup mieux que tout cela, avant deux ans!

—Comment! Mais alors il nous faudra encore recommencer dans deux ans?

�PLUS D'EXPLOSIFS, DES MIASMES!�

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—Sans doute!... Mais attendez et ne maudissez pas la science! Je vous disais que l'�re des explosifs touchait � sa fin... Nous avons eu l'�re du fer, le temps des chevaliers enferm�s dans leurs carapaces, chargeant, la lance en avant, ou tapant comme des sourds, � coups de masses d'armes, de pommes de lourdes �p�es; ensuite, l'�re de la poudre, le temps des canons lan�ant d'abord assez maladroitement boulets et obus; puis l'�re des explosifs divers, des produits chimiques meurtriers et des engins perfectionn�s, portant la destruction � des distances de plus en plus longues; ce temps-l� touche � sa fin, la guerre chimique est us�e � son tour! Faut-il vous r�v�ler le sujet de mes recherches actuelles, l'affaire � laquelle je vais exclusivement me consacrer d�s que nous aurons r�gl� celle qui fait l'objet de notre r�union? Le temps me semble venu de faire la guerre m�dicale! Plus d'explosifs, des miasmes! Nous avons d�j� commenc�, vous le savez, puisque nous comptons dans nos arm�es un corps m�dical offensif, pourvu d'une petite artillerie � miasmes d�l�t�res; mais ce n'est qu'un essai, un timide essai!... Notre corps m�dical offensif n'a encore servi � rien de bien s�rieux... Et pourtant, l'avenir est l�, messieurs! De tous c�t�s, les savants cherchent; l'affaire de la migranite, cette indisposition � laquelle personne n'a pu �chapper, en est une preuve: la migranite nous a �t� envoy�e par une nation �trang�re... Avant peu, on ne se battra pas autrement qu'� coups de miasmes! Je vais poursuivre mes recherches dans le plus grand secret, et, avant deux ans, je transforme d�finitivement l'art de la guerre! Plus d'arm�es, ou du moins n'en aura-t-on que juste ce qu'il faut pour recueillir les fruits de l'action du corps m�dical offensif! Supposons-nous en �tat de guerre avec une nation quelconque: je couvre cette nation de miasmes choisis, je r�pands telle ou telle combinaison de maladie qu'il me pla�t, et l'arm�e auxiliaire du corps m�dical n'a qu'� se pr�senter et � imposer � cette nation couch�e sur le flanc, tout enti�re malade, les conditions de la paix... C'est simple, c'est facile et c'est humanitaire! Messieurs, j'en suis certain d'avance, ce n'est pas comme chimiste, c'est comme philanthrope que l'avenir m'appr�ciera...

UNE GOUTTE D'EAU VUE AU MICROSCOPE: 590,000 MICROBES ET BACILLES!

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—Mais cette diffusion des miasmes de l'autre c�t� de la fronti�re n'est pas sans danger pour nous...

LA NYMPHE DE LA SEINE.

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—Pardon, g�n�ral! J'ai eu pr�alablement le soin de couvrir

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